Saint Eugène de Tolède

Saint Eugène de Tolède

L’ermitage Saint Eugène est consacré à Saint Eugène de Tolède. Que sait-on de la vie de ce saint qui est fêté en Espagne le 15 novembre ?

Saint Eugène de Tolède (Tolède, 59X – 657) était un écrivain et poète hispanique, et le premier archevêque de Tolède, pendant la période wisigothique, c’est-à-dire avant la conquête musulmane de l’Espagne. Il est considéré comme l’un des pères de l’Église hispanique et passa une partie de sa vie à Zaragosse.

La prédication de Saint Eugène de Tolède
par Francisco Bayeu y Subías (1734-1795), peintre espagnol

Poème de St Eugène

C’est la maison du Seigneur qui conduit aux demeures célestes. Hommes au cœur triste, venez ici en hâte. Il changera le deuil en joie et reviendra heureux Celui qui est triste et qui pleure verse ici ses prières. … C’est ici que le fatigué trouve le repos et le pauvre le pain. Ici réside le saint troupeau des moines pieux. … Vous qui venez prier, qui que vous soyez, souvenez-vous d’eux, pour que le Père tout-puissant se souvienne de vous.

Eugenii Toletani Opera, núm. 13, p. 225. Lien

Histoire

Ildefonso précise que Saint Eugène aurait joué un rôle important dans la réforme du chant liturgique.

Il est appelé Eugène II par les auteurs wisigoths, mais les hagiographes hispaniques après 1148 l’appellent Eugène III en raison d’une division erronée produite par la Passio sancti Eugenii (9ème siècle), basée sur la Vita sancti Dyonisii d’Hilduin.

Basilique Sainte Leocadie de Tolède
dans laquelle Saint Eugène de Tolède est enterré.

Entre la France et l’Espagne

Le faux récit martyrologique de sa vie et de ses reliques, qui le situe au premier siècle comme disciple de saint Paul et de Denys l’Aréopagite, a été composé au milieu du neuvième siècle par un auteur anonyme, probablement le presbytre du sanctuaire de Deuil-la-Barre où, selon la légende hagiographique, les restes d’un autre saint Eugène, premier archevêque de Tolède, ont été déposés.16 Il existe deux versions du récit. La plus complète est conservée dans les manuscrits des bibliothèques de Bruxelles, de La Haye et de Paris. Quant à ses portraits, tous imaginaires, le plus illustre, mais peu connu, est celui peint par le Greco, conservé dans la sacristie du monastère de San Lorenzo de El Escorial, bien qu’il s’agisse en réalité d’une peinture de saint Ildefonso.

En 1156, le roi Alphonse VII de León et de Castille obtint enfin ce qu’il souhaitait depuis longtemps : que son gendre, le roi Louis VII de France, lui remette une partie des reliques de saint Eugène, premier archevêque de Tolède, qui, selon la tradition, avait souffert le martyre près de Paris. Le bras du saint arriva à Tolède le 12 février de cette année-là, en provenance de l’abbaye de Saint-Denis. Apparemment, le souhait ardent du monarque castillan et léonais était né en 1148 lorsque, à l’occasion du concile de Reims, l’évêque de Tolède Raymond avait vu dans l’abbaye parisienne susmentionnée le tombeau de Saint Eugène, jusqu’alors inconnu à Tolède, avec l’inscription : « ici repose Saint Eugène, martyr, premier archevêque de Tolède ». L’opposition des moines français permit de n’envoyer que le bras droit du saint et non le corps entier qui, selon le récit hagiographique, était apparu incorrompu au noble mérovingien Ercoldo dans le lac de Marchais des siècles après son martyre.

A Tolède se trouve également un ermitage dédié à Saint Eugène. Lien